Pétition contre les annulations budgétaires

Le Théâtre d'Auxerre relaye la pétition lancée par le Syndicat national des Scènes Publiques contre les annulations budgétaires touchant le spectacle vivant public.

" Chers publics,

Chères et chers collègues,

L’heure est grave et nous avons besoin de votre soutien.


Avec les coupes budgétaires massives annoncées récemment par Bruno Le Maire, le gouvernement porte une attaque sans précédent à l’encontre des services publics, victimes des arbitrages rendus loin du Parlement pourtant chargé de voter les lois de finances ou leurs corollaires rectificatifs. Le décret publié au journal officiel du 22 février dernier offre une liste édifiante des abandons ainsi décidés sous l’aune d’une austérité budgétaire qu’une politique d’impôts justes et efficaces auraient permis d’empêcher. Les déclarations du même ministre par voie de presse le 7 mars dernier confirment que les coupes de février ne sont qu’une première étape.


Les organisations de salarié·es et d’employeur·euses membres de la branche de la convention collective nationale des entreprises artistiques et culturelles (spectacle vivant subventionné) ont découvert ces annonces avec effroi.


En effet, le service public des Arts et de la Culture que nous représentons est touché par cette première vague d’annulation de crédits qui s’élève à plus de 202 millions d’euros, dont près de 96 millions visent directement le programme de la création artistique. Ce niveau de coupes budgétaires est absolument inédit et menace l’ensemble de l’écosystème, déjà largement déstabilisé par les effets de la sortie complexe de la crise sanitaire, et des crises inflationnistes et énergétiques plus récentes.


L’activité artistique est en berne, les équipes artistiques ne peuvent plus produire, les coproducteur·trices et les diffuseur·euses voient le disponible pour l’activité artistique fondre comme neige au soleil. Un plan « antisocial » à bas bruit est en œuvre. Des milliers d'emplois sont directement menacés dans le silence assourdissant des élu·es de la Nation.


Nous ne pouvons pas l’accepter sans rien dire. Nous ne pouvons laisser dire que l’affaire est réglée par des astuces budgétaires car nous sommes solidaires de tout l’écosystème. Nous resterons solidaires et déterminé·es à empêcher ces mesures gravissimes.


L’attaque est si forte que notre conviction est de rassembler tou·tes les opérateur·trices des services publics ainsi mis en cause. Cette politique ne vise pas seulement la Culture, elle vise aussi l’Education nationale, la recherche, la transition écologique dans des proportions totalement invraisemblables, les collectivités territoriales, pour ne citer que les services publics indissociablement liés à la politique culturelle. Mais la Santé, le Logement, la politique de la ville, les Affaires étrangères et tant d’autres, sont aussi impactés.


Bruno Le Maire, premier comptable de ces décisions, répète à l’envie le tabou gouvernemental contre tout nouvel impôt alors que les entreprises du CAC 40 affichent de nouveaux records de profits.


Pendant ce temps, le Premier ministre parasite les négociations des partenaires sociaux sur l’assurance chômage. Le ministre de l’Economie et des Finances exprime même son souhait définitif de la fin du paritarisme social, et menace une nouvelle fois de s’en prendre à celles et ceux qui dans notre pays se trouvent privés d’emploi. La mise en cause directe du paritarisme est une ligne rouge extrêmement importante pour nos organisations respectives. Nous appelons d’ailleurs à ce que l’accord que nous avons signé le 27 octobre 2023 dans le cadre des négociations sur l’assurance chômage soit repris par le gouvernement.


Le renoncement social et écologique de ce gouvernement est hors de proportion.

Nous ne l’acceptons plus.


Nous portons ensemble trois revendications précises et urgentes :

1 - Le renoncement aux coupes budgétaires annoncées sur le programme 131 ;

2 - Le refinancement du service public de la Culture par une mobilisation conjointe des partenaires publics ;

3 - La mobilisation du ministère de la Culture pour la sauvegarde du régime spécifique des salarié·es intermittent.es du spectacle et la prise en compte de l’accord du 27 octobre 2023.


Nous avons besoin de vos signatures pour porter ces revendications, pour lutter contre l’austérité culturelle ! "


Signez et partagez largement : https://lc.cx/PétitionNONausteritéculturelle 


Rappel : tribune du 13 mars signée par les organisations professionnelles de salarié.es et d'employeur.euse.s réagissant aux coupes budgétaires


*Liste des premiers signataires (liste non exhaustive) :

LA CGT SPECTACLE - Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle CGT. SFA CGT - Syndicat Français des artistes interprètes. SYNPTAC CGT - Syndicat National des Professionnel·les du Théâtre et des Activités Culturelles. SNAM CGT - Union Nationale des Syndicats d'Artistes Musiciens (Enseignants et Interprètes) de France CGT. SNMS CGT – Syndicat National des Metteuses et Metteurs en Scène. F3C CFDT - Communication Conseil Culture CFDT. SYNAVI - Syndicat National des Arts Vivants. PROFEDIM - Syndicat professionnel des Producteurs, Festivals, Ensembles, Diffuseurs Indépendants de Musique. SNAPAC - CFDT - Syndicat national des Artistes et des Professionnels de l'animation, du Sport et de la Culture. SNSP - Syndicat National des Scènes publiques. SYNDEAC - Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles ...