Voici plus d'un siècle que l'œuvre de Tchekhov représente pour chaque génération un incomparable havre d'humanité, d'inquiétude, d'ironie et de réconfort. Et une question : par quel mystère nos vies semblent-elles devoir immanquablement, fatalement, nous échapper ? La Mouette, qui triompha en 1898, est une bien étrange « comédie » dont l'atmosphère plaisante recèle un drame. Elle débute sur la scène d'un modeste théâtre de campagne où se brisent les illusions du jeune dramaturge Treplev. Treplev, Nina, Arkadina, Trigorine, leurs proches... une communauté liée par l'art, la vie, l'amour. Impossibles idéaux. Sur cette terre, les sentiments ne sont pas réciproques, l'art divise les êtres et la vie s'abîme irrémédiablement. Avec justesse, Brigitte Jaques-Wajeman emprunte le fil de ce récit et offre à l'engagement de ses interprètes une scénographie superbe, toute de couleurs changeantes et de bois clair. Le théâtre à son plus haut !